L'idée que les graisses saturées causent des maladies cardiaques, appelée hypothèse régime-cœur, a été introduite dans les années 1950, sur la base de preuves faibles et associatives. Les essais cliniques ultérieurs qui tentent de justifier cette hypothèse n'ont jamais pu établir de lien de causalité. Cependant, ces données d'essais cliniques ont été largement ignorées pendant des décennies, jusqu'à ce que les journalistes les mettent en lumière il y a environ dix ans. Les réexamens ultérieurs de ces preuves par des experts en nutrition ont maintenant été publiés dans >20 articles de revue, qui ont largement conclu que les graisses saturées n'ont aucun effet sur les maladies cardiovasculaires, la mortalité cardiovasculaire ou la mortalité totale. Le défi actuel est que ce nouveau consensus sur les graisses saturées soit reconnu par les décideurs politiques, qui, aux États-Unis, ont fait preuve d'une résistance marquée à l'introduction de nouvelles preuves. Dans le cas des directives diététiques de 2020, les experts ont même nié leurs propres preuves. La réévaluation mondiale des graisses saturées qui s'est produite au cours de la dernière décennie implique que les plafonds sur ces graisses ne sont pas justifiés et ne devraient plus faire partie des directives alimentaires nationales. Les conflits d'intérêts et les préjugés de longue date s'entrassent à la mise à jour de la politique alimentaire pour refléter les preuves actuelles. Une brève histoire des graisses saturées : la fabrication et l'inconsition d'un consensus scientifique . 2022 | Nina Teichholz
En réalité, depuis plus de 300 000 ans, Homo Sapiens s’est construit métaboliquement autour d’une alimentation riche en graisses saturées d’origine animale, issues de la chasse, de la consommation de moelle, d’abats, de cerveau et de graisse sous-cutanée. Ce sont des acides gras stables (palmitique, stéarique notamment), parfaitement reconnus par l’organisme, car présents dans notre propre structure cellulaire. Contrairement aux graisses modernes extraites industriellement (huiles végétales riches en oméga-6 oxydables, estérifiées, ou trans), les graisses saturées ne s’oxydent pas facilement, ne déclenchent pas d’inflammation systémique, et sont métabolisées efficacement par les mitochondries, via la bêta-oxydation pour produire de l’ATP sans surcharge métabolique. Notre foie, nos reins, notre cœur et même notre cerveau, composé en grande partie de lipides saturés et cholestérol, ont évolué avec une affinité particulière pour ces molécules. À l’inverse, les acides gras polyinsaturés instables sont des produits récents dans l’histoire alimentaire de l’humanité (moins de 100 ans d’usage intensif), et leur métabolisme génère des sous-produits inflammatoires, comme les aldéhydes toxiques (4-HNE, MDA), lorsque soumis à la chaleur ou à l’oxydation. Ce que la biochimie moderne confirme, l’anthropologie l’avait déjà montré : l’homme préindustriel, chasseur-cueilleur, ne souffrait ni de diabète, ni d’obésité, ni d’affections inflammatoires chroniques. Son carburant principal ? Les graisses animales saturées, denses, nutritives, et ancestrales.
Réduire les acides gras saturés (AGS) dans l'alimentation n’a pas démontré d’effet sur la réduction des maladies cardiovasculaires (MCV). En revanche, remplacer ces graisses par des glucides à indice glycémique élevé augmente le risque cardiovasculaire, car ces glucides stimulent la production interne de graisses saturées par le foie. Par ailleurs, remplacer les AGS par des acides gras polyinsaturés (AGPI), notamment oméga-3, peut être bénéfique, mais les effets protecteurs attribués aux oméga-6 (comme l’acide linoléique) sont remis en question, certains essais montrant même une tendance à l’aggravation du risque coronarien. Ce n’est pas la consommation modérée de graisses saturées qui pose problème, mais l’excès de glucides à indice glycémique élevé, qui entraîne une surproduction de graisses saturées dans le corps et favorise les maladies cardiovasculaires. Graisses saturées, glucides et maladies cardiovasculaires | 2011
L’article de Scientific Reports (mai 2020) étudie l’acide pentadécanoïque (C15:0), un acide gras saturé à chaîne impaire présent dans les produits laitiers entiers, certains poissons et graisses animales. Le C15:0 montre des effets anti-inflammatoires, antihémolytiques et antifibrotiques dans des modèles in vivo, via une amélioration de la fonction mitochondriale et une interaction avec des récepteurs nucléaires (PPAR-α et PPAR-δ). L’organisme humain ne le synthétise pas efficacement, ce qui soulève la question de son statut d’acide gras essentiel. Sa concentration plasmatique diminue dans la population, probablement à cause de la réduction de la consommation de graisses animales, ce qui pourrait contribuer à l’augmentation des maladies métaboliques chroniques. L’efficacité de l’acide pentadécanoïque, un acide gras saturé à chaîne impaire d’origine alimentaire, est parallèle à de larges bénéfices associés pour la santé chez l’être humain : pourrait-il être essentiel ? | 2020 - Scientific Reports
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Sources alimentaires de C15:0
🥛 Produits laitiers entiers
(riches en matières grasses) :
Beurre - Crème entière
Fromages à pâte dure ou demi-dure
(comté, gruyère, emmental, etc.)
💡 Le C15:0 est plus concentré
dans les produits laitiers non écrémés,
donc il est quasiment absent
des produits allégés.
🐟 Poissons :
Saumon - Maquereau
Hareng - Sardine
🐄 Graisses animales :
Graisse de bœuf (suif)
Graisse d’agneau
Quantité plus élevée dans les bêtes nourries
à l'herbe que dans celles nourries aux céréales
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