Le foie occupe une place centrale dans le régime cétogène car il gère le passage d’un type d’énergie à un autre. En pratique, lorsque l’apport en glucides est fortement réduit, le taux d’insuline chute, ce qui incite le corps à puiser dans ses réserves de graisses. Ces graisses sont envoyées au foie où elles sont décomposées en molécules plus simples. Si la quantité de ces molécules (acétyl-CoA) devient trop importante pour être utilisée directement dans le cycle énergétique habituel, le foie les transforme en corps cétoniques. Ces corps cétoniques servent alors de carburant alternatif, notamment pour le cerveau, lorsque le glucose se fait rare.

De plus, la cétose ne se produit pas uniquement en réduisant les glucides dans l’alimentation, elle se manifeste également lors d’un jeûne prolongé. En l'absence de nourriture, le corps active le même mécanisme pour mobiliser ses réserves de graisses et produire de l’énergie. Des études, comme celles de Cahill (2006), montrent que cette adaptation permet d’obtenir une énergie plus stable et de maintenir le fonctionnement du corps, même quand le glucose est insuffisant. Les bienfaits associés à ce mécanisme ont été documentés dans diverses recherches. Par exemple, des études publiées dans le Journal of Cerebral Blood Flow & Metabolism et Cell Metabolism ont mis en évidence que l'utilisation des corps cétoniques comme carburant peut améliorer la clarté mentale et favoriser une plus grande stabilité énergétique, tout en induisant un repos digestif profond et une réduction de l'inflammation systémique.

Cependant, il convient de noter que, bien que le jeûne prolongé puisse présenter ces avantages, il peut également entraîner un stress métabolique excessif chez les personnes disposant d’une faible masse grasse. Le régime cétogène, en revanche, permet d’atteindre un état de cétose de manière contrôlée et durable, offrant ainsi une alternative plus sûre pour induire ces bénéfices physiologiques. Des travaux récents, comme ceux de Veech et collaborateurs (2004), suggèrent que le régime cétogène peut optimiser la fonction mitochondriale et renforcer la résilience cellulaire sans les risques associés à une privation alimentaire trop sévère.

Historiquement, notre métabolisme est adapté à des périodes de jeûne et à une alimentation riche en lipides et pauvres en glucides, caractéristiques de l’alimentation pré-néolithique. En adoptant une alimentation cétogène, on renouvelle avec ce mode énergétique ancestral, offrant ainsi au foie un environnement plus sain et respectueux de son fonctionnement naturel. Ce réalignement métabolique permet également une meilleure régulation des signaux de satiété et une sensibilité accrue aux excès, notamment vis-à-vis de l’alcool. Ainsi, sur le long terme, cette approche favorise une écoute plus fine des besoins du corps et une relation plus équilibrée avec la nourriture, comme le confirment plusieurs études en nutrition et physiologie métabolique.