Il est fréquent d’entendre que l’alimentation cétogène pourrait être délétère pour la fonction rénale, favorisant notamment la formation de calculs rénaux. Pourtant, cette crainte repose souvent sur une confusion entre le régime cétogène bien formulé et des approches hyperprotéinées comme la diète Dukan. En effet, le régime cétogène, souvent critiqué pour ses effets sur les reins, pourrait en réalité être bénéfique pour certaines pathologies rénales comme la maladie rénale polykystique autosomique dominante (ADPKD). Cette maladie génétique entraîne la formation de kystes rénaux et une perte progressive de la fonction rénale.

Des études précliniques montrent que des approches alimentaires comme la restriction calorique, le jeûne intermittent et le régime cétogène peuvent ralentir cette progression en réduisant le stress oxydatif et en améliorant la santé métabolique. Bien que les preuves cliniques chez l’homme soient encore limitées, ces résultats suggèrent que le régime cétogène ne se contente pas d’être sans danger pour les reins : il pourrait aussi jouer un rôle protecteur dans certaines maladies rénales. Etude | Régime alimentaire polykystique des reins : ce qui est connu et ce qui est sûr . 2024

Contrairement à cette dernière, qui combine un excès de protéines avec plus de 30% de glucides et dont la pratique est désormais déconseillée au-delà de 6 mois en raison de ses effets potentiellement néfastes sur les reins, le régime cétogène repose sur un équilibre nutritionnel bien différent. Lorsqu’il est correctement appliqué, il privilégie un apport lipidique d’environ 70 %, limite les glucides à un seuil minimal et maintient un apport protéique modéré (environ 25 % des apports journaliers), excluant ainsi tout excès protéique susceptible de surcharger la fonction rénale.

Les études récentes, notamment celles évaluant les régimes cétogènes confirment cette innocuité rénale. Une étude observationnelle menée sur 92 patients, dont 38 présentaient une insuffisance rénale légère, a démontré que non seulement la fonction rénale ne se détériorait pas sous régime cétogène, mais qu’elle pouvait même s’améliorer. En effet, après trois mois d’intervention, 27,7 % des patients avec une insuffisance rénale légère ont observé une normalisation de leur filtration glomérulaire, sans qu’aucune altération clinique significative ne soit relevée. Etude | Régime cétogène : un outil sûr et efficace pour la perte de poids chez les patients souffrant d'obésité et d'insuffisance rénale 2020

Afin d’illustrer ces résultats par une donnée empirique, je vous partage ci-dessous mes propres analyses sanguines comparatives sur une année, en période non-cétogène puis sous régime cétogène. Comme vous pourrez le constater, mes marqueurs rénaux sont restés strictement identiques, sans la moindre variation, même d’une seule décimale. Ainsi, loin des idées reçues, un régime cétogène bien conduit, sous suivi médical ou nutritionnel, s’avère être une stratégie alimentaire non seulement sûre, mais aussi potentiellement bénéfique pour la fonction rénale chez les personnes atteintes d’obésité.