En alimentation cétogène, la question du transit intestinal suscite souvent des inquiétudes injustifiées. Beaucoup pensent être constipé·e·s dès lors que les selles deviennent moins fréquentes. Or, il est essentiel de distinguer une fréquence normale en contexte cétogène, d’une véritable constipation pathologique.

 

 

💧 Hydratation : la clé du transit

 

La première cause réelle de constipation dans tout type d’alimentation, et particulièrement en cétogène, est la déshydratation. Lors de la phase d’adaptation, la baisse de l’insuline induit une diurèse accrue (perte d’eau et d’électrolytes). Cela affecte directement l’hydratation du côlon. Or, un côlon insuffisamment hydraté aura tendance à réabsorber davantage d’eau depuis les selles, ce qui les durcit et ralentit leur progression.

 

👉 Il est donc indispensable de consommer au minimum 2,5 litres d’eau par jour, en répartissant cette consommation tout au long de la journée, et en y ajoutant une pincée de sel ou en prenant un bouillon salé quotidiennement pour maintenir l’équilibre en sodium.

 

 

🥩 Protéines : attention à l’excès

 

Un apport protéique excessif peut contribuer à ralentir le transit intestinal chez certaines personnes car il entraîne une charge accrue de résidus azotés (comme l’ammoniaque) et de produits de fermentation protéique (phénols, indoles) dans le côlon. Ces composés peuvent altérer la motilité intestinale en modifiant l’activité des muscles lisses et la sécrétion de neurotransmetteurs impliqués dans le péristaltisme. Par ailleurs, une digestion et une absorption inefficaces d’une grande quantité de protéines peuvent engendrer une fermentation anormale par la flore colique, favorisant une production accrue de gaz et des selles fragmentées de petit calibre, souvent sèches et difficiles à évacuer. Cette dysbiose locale, combinée à une hydratation insuffisante, contribue à un ralentissement global du transit chez des profils sensibles, rendant nécessaire un ajustement précis de l’apport protéique pour optimiser la fonction digestive et le confort intestinal.

 

 

🥦 Moins de fibres ≠ constipation

 

Contrairement aux idées reçues, la réduction des végétaux et donc des fibres dans le cadre d’une alimentation cétogène ne provoque pas automatiquement de constipation. Elle entraîne surtout une réduction mécanique du volume des selles et de leur fréquence. C’est un phénomène normal : en consommant plus d'aliments d’origine animale, très digestibles et peu résiduels, le système digestif génère moins de déchets solides.

 

👉 Cette réduction du volume et de la fréquence (parfois une selle tous les 2jours) est parfaitement physiologique et ne doit pas être confondue avec une constipation clinique, dont les symptomes sont les suivants car la constipation ne se définit pas par la fréquence, mais par les difficultés et les inconforts associés à l’évacuation :

 

Ballonnements persistants

Douleurs abdominales ou rectales

Augmentation du volume abdominal

Selles dures, fragmentées, évacuées avec effort

Sensation de vidange incomplète

Incapacité à émettre des gaz

 

 

Si ces symptômes apparaissent et persistent au-delà de 48 heures, il est nécessaire de vous rapprocher de votre médecin ou de votre pharmacien. Une constipation prolongée peut en effet entraîner des complications importantes, qui nécessitent une prise en charge médicale rapide. Il est également crucial de surveiller l’apparition de signes alarmants comme la fièvre, des douleurs abdominales intenses, des vomissements, ou un changement soudain dans les habitudes intestinales. Ces symptômes peuvent être le signe d’une obstruction intestinale ou d’une infection, conditions graves qui requièrent une intervention médicale urgente.